Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pierre d'écriture
Archives
Derniers commentaires
7 avril 2005

Escalade de violence à Rome

Dépêche de l’AFP (Agence Fictionnelle de Presse)

Il y a plus d’un million de pèlerins en ce moment à Rome et la situation est devenue catastrophique en fin d’après-midi dans plusieurs secteurs de la capitale italienne en état de siège. Les évènements les plus préoccupants ont eu lieu sur le pont Emanuele II.

Si la foule compacte des milliers de fidèles massés devant les portes du Vatican patientant pour rendre un dernier hommage à la dépouille du Souverain Pontife a pu être contenue sans trop de débordements (on déplore seulement une dizaine de fidèles piétinés, pour la plupart des gens qui ont dû avoir un malaise suite aux dizaines d’heures d’attente), ce n’est pas le cas sur le pont Emanuele II qui enjambe le Tibre et conduit à la Via della Conziliazone, la seule voie d’accès à la place saint-Pierre.

Cette place étant saturée, le pont avait été fermé en début de journée par la police, de manière à limiter les incidents près de la Basilique.

Vers 15h, le barrage établi par les carabinieri a été forcé une première fois mais les assaillants ont pu être repoussés grâce à des tirs nourris de grenades lacrymogènes.

La foule des pèlerins, littéralement déchaînée, a redonné l’assaut entre seize et dix-sept heures et à ce moment-là, le cordon de sécurité a été totalement pulvérisé. Les milliers de fidèles ont alors investi le pont, passant sur le corps des malheureux carabinieri dont certains ont été jetés sans autre forme de procès dans le Tibre. La protection civile alertée a lancé des appels au calme par les haut-parleurs destinés aux spots publicitaires en direction des fidèles (un marché en pleine expansion d’ailleurs) mais qui sont malheureusement restés sans effet. Du coup, vers 17h30, le gouvernement a fait appel à l’armée pour rétablir l’ordre. Des hélicoptères de combat ont tiré sur la foule massée sur le pont tandis que des blindés anti-émeutes, écrasant au passage des centaines de corps ensanglantés, se frayaient un chemin vers la Via della Conziliazone.

A l’heure actuelle, il est très difficile d’établir un bilan précis des pertes, que ce soit du côté des pèlerins ou de celui de la police, des secouristes, des soldats ou des bénévoles chargés à l’origine de distribuer thé et café dans des gobelets en plastique aux fidèles en attente (aimablement offert par le groupe Carrefour). Il est fort probable qu’on ait à déplorer près d’un millier de morts au total.

Le pont Emanuele II est maintenant de nouveau complètement dégagé mais on dirait qu’un tremblement de terre ou un cyclone d’une rare violence ont dévasté le quartier : des milliers de détritus ensanglantés jonchent la chaussée tandis que de nombreux cadavres flottent sur les eaux rougies du Tibre…

Les autorités vont avoir fort à faire pour dégager, nettoyer et sécuriser l’accès à la place Saint-Pierre de manière à ce que les chefs d’états du monde entier puissent se rendre dans de bonnes conditions aux obsèques du Pape qui auront lieu demain vendredi.

(Rome, de notre envoyé spécial, Cecca Ligula, le 7 avril 2005, à 18h30.)

Publicité
Commentaires
J
Oh oui, j'ai lu et adoré tous les bouquins de Boris Vian. Malheureusement, comme je prête en général les bouquins que j'adore, il ne m'en reste plus qu'un, qui m'est miraculeusement revenu... Il y a longtemps que je me dis :"il faudrait que tu rachètes tous les bouquins qui ont vraiment compté pour toi et que tu ne retouves plus!" Un jour je le ferai sans doute, quand il me restera de l'argent pour autre chose que l'indispensable, si toutefois ce jour arrive...
W
...quel beau livre ! Un des seuls que l'on m'a obligé à lire au "secondaire" et que j'ai aimé, qui m'a fasciné, tout comme ceux de Gilbert Cesbron, dans un autre registre. Je les ai encore dans mes rayonnages et ne m'en séparerait jamais...
D
Je t'avais promis ces traces dans la neige. Les voilà. Le reste sur ta messagerie.Amitiés.BRAZZA.
J
Quand j'ai écrit ça, j'ai pensé à ce passage dans "l'écume des jours", qui se situe à la patinoire où les patineurs qui se sont vautrés sont évacués comme de vulgaires déchets, dans l'indifférence générale. Cette information fictionnelle et délirante est très "vianesque".
M
J'ai failli y croire, tant il y a de dangereux fanatiques ;-)
Publicité