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Pierre d'écriture
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12 avril 2005

La maison, tome 1...

Le sujet de la miniature, c'est Taian Akita qui l'a lancé :

"Je vous ai longuement parlé de ma maison. Et vous ? Vous est-il arrivé d'avoir un coup de coeur pour un lieu (pas forcément une maison) ? De ressentir cette impression d'être arrivé au bout du chemin ? D'être en harmonie ? "


J'ai bien peur de ne pas faire une miniature, car j'ai tant à dire... Eh bien, tant pis, ce sera ce que ce sera...

Cette aventure a commencé durant les vacances de février de l’année 1996. On ne devrait pas d’ailleurs les appeler les vacances de février, car justement, cette année là, elles étaient en mars. A ce moment-là, il y avait toujours des petits journaux gratuits d’annonces, genre « paru-vendu », ou « Le Particulier lozérien » ou encore « Le miraculé de Lourdes »… (Non, là, je m’égare, ce doit être le battage médiatique de ces derniers jours…) qui traînaient sur la table de la cuisine entre une tasse de café et les épluchures de saucisson. Dire que c’était ma lecture favorite, à l’époque serait sans doute excessif, mais enfin… Je passais un nombre d’heures assez conséquent à parcourir avidement cette presse peu onéreuse, il faut bien le souligner, et dont le rapport temps de lecture/prix de revient était carrément imbattable… (A l’époque, « 20 minutes » ou « Métro » n’existaient pas, y’avait juste ce genre de presse et le catalogue des Trois Suisses). Il faut vous dire qu’il y avait déjà deux ans que nous cherchions désespérément une maison. Nous avions écumé toutes les agences immobilières de la région, sans grand succès. Ah, si nous avions eu cent briques de plus, il n’y aurait pas eu de problème. Mais, avec "notre budget"…
Exemple de dialogue type avec un agent immobilier Landa :
« — Quel est votre budget monsieur ?
— Oh, disons entre 800 000 F et … 1 000 000 F au grand maximum…
— Frais de notaires compris ?
— Ben, oui, vaudrait mieux…
— C’est très peu, vous savez pour la vallée de Chevreuse… Vous cherchez une maison de quelle taille ?
— Ben, on est six…
— Ah ! … »

Et l’agent immobilier restait silencieux, plongé dans une profonde perplexité. On avait presque envie de s’en aller sans demander notre reste en bredouillant :
« Vraiment désolés de vous avoir fait perdre votre temps… »
La plupart du temps, ils finissaient par nous dire qu’ils n’avaient rien à nous proposer.
Lorsqu’enfin ils nous montraient quelque chose qui pouvait correspondre à « notre budget », c’était une catastrophe. J’ai failli m’engueuler avec plusieurs d’entre eux, lors de ces visites mémorables :
« — Non, mais, vous osez appeler ça une maison ?
— Mais monsieur, ce n’est pas moi qui fais les prix, nous sommes dans la vallée de Chevreuse, je vous rappelle que votre budget est très limité…

Une fois, dans un excès de naïveté absolument inconsidéré, j’avais dit à l’un d’eux :
— Moi, ce que je voudrais, c’est une maison en pierre, en vraies pierres, une vraie maison, quoi…
Il avait éclaté de rire.
— A ce prix-là ? Monsieur, il faut être raisonnable…
— Excusez-moi, la prochaine fois je réfléchirai un peu plus avant de dire n’importe quoi… »

Bref, la maison de nos rêves semblait totalement inaccessible.

Et, ce matin-là, au début de la deuxième semaine de vacances, je me lève le premier et, encore à moitié endormi en remuant mon thé, je parcours d’un œil distrait le petit journal d’annonces qui traînait sur la table.
Tout à coup, une annonce retient mon attention :
« Magnifique propriété du 18 ème siècle, sur terrain arboré de 2300 m2, avec maison de gardien… »
Je me dis : « tiens, le genre de truc qu’on pourrait s’acheter si on était milliardaires… »
Quand j’arrive en bas de l’annonce et que je vois le prix, je le relis plusieurs fois, en songeant que, décidément, je ne dois pas être bien réveillé. Je bois une gorgée de thé, me frotte les yeux et je relis :
« 1 000 000 F »
J’ai recompté le nombre de zéros plusieurs fois et je me suis rendu à l’évidence : ils avaient dû commettre une erreur typographique.
Néanmoins, j’ai décidé d’appeler au numéro indiqué… J’ai fait les cents pas devant le téléphone en attendant 9h00…
— L’annonce du tant, sur la propriété-là, sur 2300 m2 à Chenevières, il y a une erreur sur le prix, non ?
— Non, Monsieur, pas du tout, c’est le prix… Mais, de toutes façons, la vente est arrêtée et, je ne pense pas qu’elle soit remise en vente de sitôt.
— Ah bon, je vous remercie… Mais, dans quel état elle était, cette maison ?
— Beaucoup de travaux je crois, mais, je vous assure, elle n’est plus à vendre…

Suite au prochain épisode...

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Commentaires
C
Oui oui c'est bien une partie du texte lu sur ton ancien blog je pense Pierre d'écriture version 0.1 Chouette je vais enfin connaître la suite ^^
T
Personne n'a dit que les miniatures devaient être courtes, Lithium et moi on adore les romans. Jean-Pierre à très bien défini le concept. Miniature c'est juste un joli mot qui est passé par la tête de Lithium, il y a plus d'un an et c'était aussi pour préciser qu'on ne se prenait pas trop au sérieux.
M
Intéressant... sauf que je suis pas très douée pour les notes courtes :-)<br /> <br /> Aurais-tu percé le mystère de mes coups de coeur ? ;-)<br /> <br /> Alors, cette suite ?
D
Je voudrais bien faire une miniature moi aussi mais pour le sujet en cours c'est râté, je n'ai pas de maison ;-)<br /> Vivement la suite !!!
W
...as-tu prévus, pour nous conter la découverte de ce "home" tant attendu ?
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