Un ange déchu
Texte écrit pour Coïtus Impromptus :
Les oiseaux et les fleurs me parlaient
Les chevaux me regardaient avec douceur
La beauté m’accompagnait comme une sœur
Toute entière la nature m’enveloppait…
Dans la prairie, sous le ciel étoilé,
Pieds nus dans l’herbe mouillée,
Seul humain alentour, j’étais aux anges,
Comme un animal, j’étais un ange…
Dans la grande ville une fois revenu,
Mes yeux éblouis de lumières crues,
Dans les rues animées où les gens se bousculent,
Je sens la main glacée de la solitude…
La ville ne tient jamais ses promesses,
Les affiches étalent des paires de fesses,
Les lumières qui brillent mentent sans vergogne
Et les chiens des sans-abri grognent…
Je n’entends plus que les rires grinçants,
Je ne vois plus que des gestes indécents,
J’ai peur de la grossièreté de mes semblables,
Je sens en moi monter une angoisse palpable…
Sous les vitrines luxueuses et scintillantes,
Les murs gris dégoulinent de misère
Et les vagues reflets de pauvres hères
S’irisent dans des flaques malveillantes…
Les lumières qui brillent mentent sans cesse,
La grande ville ne tient jamais ses promesses…
Dans ses rues grouillantes une fois revenu
Je me sens comme un ange déchu.