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Pierre d'écriture
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24 mai 2007

Une coccinelle dans un champ de coquelicots

Acte I, Scène 1
Décor : un cabinet de psychiatre ou de psychothérapeute.
Personnages : Mr Bedaine ; le médecin.

— Bonjour… Alors ? Comment ça se passe, cette semaine ?
— Ben, pas terrible…
(Long, très long silence…)
— Eh bien, dites m’en un peu plus…
— J’ai toujours plein de problèmes avec les autres ; c’est bien simple, dès que je sors de chez moi, je me fais insulter ou je provoque une catastrophe…
— Qui vous a insulté dernièrement ?
— Bah, un type qui a surgi de derrière son portail, complètement enragé, parce que mon chien avait pissé sur ses pétunias…
— Et que vous a-t-il dit ?
— Bachi-bouzouk, cannibale emplumé, gyroscope, iconoclaste, crétin des Alpes, anacoluthe ! Et j’en oublie ! Je vous en passe et des meilleures…
— Au moins, c’était un grand amateur des aventures de Tintin…
— Oui, peut-être, mais c’est pas ça qui lui donnait l’air aimable pour autant…
— Et que vous est-il arrivé d’autre ?
— Ben, avant-hier soir, c’est vrai que je marchais sans regarder devant moi, le nez en l’air, et j’ai bousculé quelqu’un qui était en train d’ouvrir la portière de sa voiture et du coup ses clés sont tombées dans le caniveau…
— C’est fâcheux en effet…
— Attendez ! Les clés ont été emportées par la rigole sûrement et sont passées par une grille qui était toute proche… La bonne femme, n’arrivant pas à récupérer ses clés qui étaient sans doute tombées tout au fond du collecteur d’eau, répétait sans cesse, comme une litanie :
« Mais c’est pas vrai ça ! Mais c’est pas vrai ça ! »
Et moi, j’étais drôlement embêté, vous imaginez ? Je lui ai proposé de tenter de descendre dans le collecteur pour les récupérer. Ce que j’ai fait. J’avais un pantalon beige, tout neuf, que j’ai déchiré. J’ai failli me casser quelque chose et… Pour rien, parce que, lorsque j’ai réussi à reprendre pied au fond, j’ai cherché partout… Sans succès… autant chercher une aiguille dans une botte de foin, ou une coccinelle dans un champ de coquelicots…Au bout d’une heure de vaines recherches, elle m’a crié de remonter, qu’elle allait téléphoner à son mari qui avait un double à la maison…
— L’histoire s’est donc bien terminée ?
— Mais pas du tout, attendez, c’est pas fini… Comme je n’arrivais plus à remonter tout seul, elle s’est agenouillée au bord du trou pour m’aider et j’ai réussi à attraper la main qu’elle me tendait… Le problème, c’est qu’au moment où j’avais réussi à me hisser d’un mètre ou deux, elle a brusquement glissé et on est retombés tous les deux au fond… Elle était sans connaissance… Moi, ça allait à peu près, mis à part une violente douleur à la cheville droite… J’ai hurlé pendant une heure sans résultat pour appeler à l’aide. Finalement, un passant m’a entendu et c’est un hélicoptère du Samu qui est venu nous chercher.
— La dame s’en est bien tirée ?
— Oui, juste une commotion cérébrale sans gravité…
— Et vous ? A en juger par vos béquilles, c’était une fracture ?
— Non, juste une entorse, mais assez sévère tout de même… J’en ai pour six semaines de plâtre…
— Eh bien, Monsieur Bedaine, nous allons être obligés de nous arrêter…
— Déjà ??? Mais dites-moi, Docteur, pourquoi je n’ai jamais de chance ? Pourquoi ???

Texte écrit pour les Impromptus littéraires...

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Commentaires
T
Mr Bedaine devrait se faire appeler Mr Padchance... :o)
D
Pauvre Mr Bedaine. C'est la poisse sur toute la ligne, dites moi !<br /> Jean-Pierre, tu devines déjà ce que je vais te demander ??? .... La suite ! Bingo ! ;-) Elle est extra cette histoire. J'aime beaucoup. J'en ai pas raté une lettre ;-)
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