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Pierre d'écriture
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10 avril 2005

De 5 en 5

C'est dans MédiaTic que j'ai vu cela, il y a quelques jours déjà. J'ai voulu tout d'abord le faire le jour même, et puis je me suis ravisé; je me suis dit, je vais attendre le 10 avril...

L'article de MédiaTic :

"Olivier lance une drôle d'idée à la ronde: Les minis bios...

"Et vous? Vous étiez où il y a 5, 10, 15, 20 ans... ? Vous faisiez quoi? Vous étiez heureux? Vous vous imaginez où dans 5 ans"
Shandara, Looange, Beo et Aurélie sont entrées dans la ronde, à qui le tour?"

10 avril 2005 : c’est mon anniversaire. J’ai quarante-sept ans, l’âge de raison du quadra ! Je suis à Chenevières, dans cette maison que j’aime tant… Dans le bureau, au second, en train d’écrire ces mots. Juliette, ma fille, qui a eu 21 ans le 18 mars dernier est en train de préparer mon repas d’anniversaire avec l’aide de Benjamin. Leur mère s’en désintéresse, mais ça, ce n’est pas une surprise.

10 avril 2000 : je tenais un journal sur papier et c’est tentant de recopier ce que j’avais écrit pour ce jour-là. Nous étions à Risoul, dans les Hautes-Alpes, aux "sports d'hiver" comme on dit...

« Aujourd’hui c’est mon anniversaire : j’ai quarante-deux ans. C’est une date à laquelle j’ai souvent pensée auparavant ; je me disais :
« — En l’an 2000, quel âge j’aurai ? Et je faisais le calcul… — Ah oui, 42 ans… »
Je me souviens lorsque je pensais, il y a une vingtaine d’années, au moment de la naissance de Benoit, qu’en l’an 2000, j’aurais 42 ans, il me semblait alors que ce serait un moment crucial, une étape, l’entrée dans un nouveau monde : Benoit aurait vingt ans en l’an 2000 et moi, 42. Je serais un père jeune avec un grand fils adulte. Aujourd’hui, alors qu’on y est, tout me semble inexistant et immatériel, comme lorsqu’on essaie de se diriger vers le pied d’un arc en ciel…
Je me voyais comme un jeune père, et certes, je ne suis pas vieux mais je suis loin de ressentir cette sensation de jeunesse la plupart du temps. Et le fossé des générations est bien là, de toutes façons : les gosses que l’on a fait, à peine sont-ils sortis de l’enfance qu’ils nous renvoient dans le camp des vieux cons, des ringards…
L’an 2000, quand on y songeait alors, c’était une vision d’un monde futuriste, d’un monde où la science fiction devenait réalité au quotidien. Là encore, une impression étrange de fausseté, d’irréalité… »

10 avril 1995 : je suis à Dampierre, dans ma classe probablement, car on est lundi, et les vacances de Pâques ne sont que pour la fin de la semaine. Comme chaque semaine avant les vacances, c’est la grosse bourre : il faut terminer les livrets scolaires du second trimestre pour les rendre aux parents, expédier tout le courrier en attente pour la direction de l’école…
(Si je peux préciser tout cela aujourd’hui, ce n’est pas parce que j’ai une mémoire d’éléphant, ni que je l’avais noté sur un carnet, je ne tenais pas de journal à l’époque, c’est grâce à deux sites : calendrier scolaire et éphéméride).

10 avril 1990 : C’est ce soir le début des vacances ; bizarre, cette année, les congés de printemps, comme ils disent, commencent un mardi soir… Vraiment content d’être au printemps en tout cas, car l’hiver a été très dur à passer. Pas facile d’être un jeune directeur d’école  de trente-deux  ans dans la vallée de Chevreuse, quand toutes les autres collègues sont plus âgées… J’ai pensé plusieurs fois au suicide en novembre et en décembre. Mais maintenant, ça va. Avec le retour de beaux jours…

10 avril 1985 : nous sommes mercredi et sans doute à Lommoye, aux confins des Yvelines, à deux pas de l’Eure, dans ce petit village paumé au milieu des champs de blé dans lequel nous vivons depuis la dernière rentrée scolaire, dans cette école à deux classe dont je suis le tout nouveau directeur et Marie-Claude, mon adjointe… Entre parenthèses, il vaudrait mieux que ce soit l’inverse, car elle serait beaucoup plus douée que moi pour remplir ces fonctions ! Ou alors peut-être sommes nous descendus passer quelques jours dans les Cévennes, à Saint-Florent puisque nous sommes en vacances et dans ce cas nous fêtons mes 27 ans avec mes grand parents… J'adore la cuisine de ma grand-mère. Antoine est un bébé de cinq mois, Juliette vient d’avoir un an et Benoit va en avoir cinq le 29… Un bébé de cinq mois, c'est plus fort que moi, ça m'inquiète. Pour chaque enfant que j’ai eu, j’ai eu peur de ce cap fatidique des six mois, peur d’une sorte de malédiction familiale qui voudrait que je me suicide à mon tour, comme mon père l’avait fait alors que je n’avais que six mois…

10 avril 1980 : Nous fêtons mes 22 ans avec Marie-Claude et ses parents qui sont venus, pour l’occasion, à Porchefontaine, ce quartier de Versailles que nous habitons depuis octobre 78. C’est une vieille bicoque que nous partageons avec des copains : eux habitent le rez de chaussée, nous le premier. Marie-Claude est en vacances, pas moi : je travaille dans le privé, dans un laboratoire d’essais pharmaceutiques. Aujourd’hui, on est jeudi et je rentre de Montrouge. J’en ai marre d’ailleurs : je vais passer des concours : celui d’éducateur dans l’éducation surveillée en premier, celui d’éducateur pénitentiaire, en second, et, au cas où je n’aurais ni l’un ni l’autre, l’école normale d’instituteurs à la rentrée scolaire suivante.. Marie-Claude est sur le point d’accoucher : je vais être papa d’un jour à l’autre… D’ailleurs, ce soir, dans quelques heures, il va y avoir une fausse alerte et nous irons à la clinique des Franciscaines de Versailles…

10 avril 1975 : Je suis lycéen, en cours probablement, comme on est jeudi, dans le vénérable lycée Lakanal de Sceaux, en première D. Plus tard, je veux être vétérinaire… J’y arriverai sans doute car mes résultats sont bons. Ce soir, lorsque je serai de retour à Massy, on fêtera peut-être mon anniversaire à la maison. Je dis peut-être car ni ma mère ni mon père adoptif ne sont très portés sur les fêtes et les traditions…

10 avril 1970 : C’est vendredi aujourd’hui et je suis au collège Blaise Pascal de Massy. Triste, les vacances sont finies depuis dimanche soir. Un seul bon point : je suis avec Jean-Philippe. Depuis que j’ai rencontré ce garçon âgé d’un an de plus que moi, à la rentrée de sixième, nous sommes inséparables. Depuis février, j'ai une petite soeur. J'aurais tant aimé avoir un frère ou une soeur, mais plus tôt. Beaucoup plus tôt. Ce n'est pas que je ne suis pas content de l'avoir, mais ce n'est qu'un bébé de deux mois ! Avant que je puisse jouer avec elle !

10 avril 1965 : Je suis sans doute en vacances à Saint-Florent, dans les Cévennes, chez mes grand parents. On est samedi et Mamie m’a sûrement préparé un délicieux repas d’anniversaire. J’adore la cuisine de Mamie. Maman et Papa doivent être à Vals Les Bains, à 70 Kms de là, en Ardèche, là où l’on vit actuellement, depuis que maman a épousé Papa. Une que j’aime bien aussi, c’est la Mémé, la mère de Papa, qui tient une charcuterie à Vals, Faubourg d’Antraigues…

10 avril 1960 : Alès. Je ne suis encore qu’un bébé de deux ans, triste sans doute, car tout le monde est triste autour de moi. Comme on est samedi, Papi ne travaille pas dans son garage aujourd’hui. Mamie est très gentille avec moi. Papi aussi. Mais pas avec maman. Ils se disputent souvent… Maman et moi, on vit chez eux depuis ma naissance. Maman, elle dit que tout ça, c’est de la faute de mon père, qui nous a lâchement abandonné  alors que je n’avais que six mois… Moi, je ne comprends pas bien : il est mort et tout le monde semble lui en vouloir…

Voir aussi : l'album de famille...

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Commentaires
J
Un peu tard, mais ça fait toujours plaisir ! Merci ! Dans "Sur la route", mon blog de voyage, tu pourras lire les quelques jours que j'ai passés en Hollande l'été dernier dans mon périple européen...
T
Oui bon, c'est un peu tard pour te souhaiter un joyeux anniversaire la non?<br /> Allons, je vais quand meme un peu innover par rapport aux autres commentaires:<br /> "van harte gefeliciteerd met je verjaardag! (ook al ben ik bijna 3 maanden te laat). Groetjes!"<br /> <br /> J'ai lu ton article avec beaucoup de plaisir et attention. (Comme tous les autres, en fait)<br /> <br /> Quel talent!
J
Oh, quelle délicate attention et comme c'est joliment dit ! Merci beaucoup Elisane...
L
je rentre de vacances parcours ton blog et découvre la date de ton anniversaire...<br /> alors tous mes voeux t'accompagnent, je t'envoie plein de bises du midi dont je reviens que le vent les amène jusqu'à toi ...<br /> Elisanne
J
C'est joli ça, et venant de la Vallée du Rhône, en plus !<br /> Merci beaucoup.
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