Un amour de voyage
Un voyage, au fond, c'est comme l'amour...
Au début, il y a l'appréhension de la rencontre, la peur de l'inconnu, le goût d'une nouvelle peau...
Et puis, la beauté vous saisit et vous emporte...
Peu à peu, vous oubliez vos retenues, vous vous laissez aller et vous êtes plus présent à l'harmonie des courbes, à la chaleur et à la douceur des caresses du vent...
Mais pour que le voyage soit vraiment réussi, il faut comme dans l'amour une progression dans la montée du plaisir, des attentes exaspérées mais délicieuses et l'envolée finale vers la jouissance, paroxysme des sens, jubilation physique, libération, explosion et l'apaisement ensuite.
En ce sens, ce voyage fut un modèle du genre : le 3 mai, au lever du jour, quand je me suis réveillé au bout du Cabo de Oyambre, dans la Provincia de Cantabria, entre San Vicente de la Barquera et Comillas, sur une lande déserte, quand j'ai couru dans le pré en pente sur l'herbe grasse jusqu'à la falaise qui surplombe l'océan, quand j'ai dansé ivre de joie et de beauté dans la douce lumière du soleil levant, ce parallèle m'est apparu dans toute sa force.
Vraiment, un amour de voyage qui ressemble si fort à l'amour.