Table ronde
Ce soir, à La Villette, au carrefour numérique de la cité des sciences et de l'industrie, une table ronde…
Art et technologies : secrets de fabrication
…avec la participation des artistes Olivier Auber, Reynald Drouhin, Samuel Bianchini et le sociologue Jean-Paul Fourmentraux...
A la fin de la conférence, après que chaque artiste ait exposé les deux ou trois projets qu'ils avaient en cours et qui leur tenaient à cœur et que le sociologue ait dûment analysé le discours artistique numérique contemporain, lorsque la parole a enfin été donné à la salle, j’ai levé la main pour qu’on me passe le micro. Et j’ai dit :
« -Je n’ai absolument rien compris ! J’ai eu le même sentiment que lorsque j’étais en cours de maths en terminale et que l’on me parlait des heures durant des logarithmes et que je me demandais tout le temps à quoi tout cela pouvait bien servir… Je ne pensais pourtant pas avoir le QI d’un primate, mais quand je vous dis que je n’ai rien compris, ce n’est pas un aimable euphémisme : j’ai strictement rien pigé, rien bité, rien entravé ! »
Il s’est ensuivi un blanc terrible mais j’ai cru percevoir des soupirs de soulagement tout intérieurs, chacun se disant :
« Ouf, finalement, j’suis pas si con : y’en a d’autres qu’ont rien capté ! »
Mon dernier billet était sur Van Gogh : quelle coïncidence ! Ce type n’a vendu qu’une seule toile durant toute son existence, et encore pas cher. Il n’a été reconnu et glorifié qu’après sa mort. Comme beaucoup de génies du dix-neuvième siècle, c'est quasiment une constante ; que ce soit en peinture, en sculpture, en musique, en littérature, les grands furent souvent méconnus de leur vivant. Plus grands furent-il pour la postérité, plus incompris furent-ils de leur vivant… A tel point que, dans l’inconscient collectif des élèves du vingtième siècle, c’est devenu une sorte d’image d’Epinal et, en quelque sorte un incontournable :
Si je veux être un jour un grand artiste, il faut absolument que je sois incompris…
Voilà peut-être une part d’explication du discours plus que fumeux de nos artistes contemporains…