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Pierre d'écriture
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18 octobre 2005

Table ronde

Ce soir, à La Villette, au carrefour numérique de la cité des sciences et de l'industrie, une table ronde…

Art et technologies : secrets de fabrication

…avec la participation des artistes Olivier Auber, Reynald Drouhin, Samuel Bianchini et le sociologue Jean-Paul Fourmentraux...

A la fin de la conférence, après que chaque artiste ait exposé les deux ou trois projets qu'ils avaient en cours et qui leur tenaient à cœur et que le sociologue ait dûment analysé le discours artistique numérique contemporain, lorsque la parole a enfin été donné à la salle, j’ai levé la main pour qu’on me passe le micro. Et j’ai dit :

« -Je n’ai absolument rien compris ! J’ai eu le même sentiment que lorsque j’étais en cours de maths en terminale et que l’on me parlait des heures durant des logarithmes et que je me demandais tout le temps à quoi tout cela pouvait bien servir… Je ne pensais pourtant pas avoir le QI d’un primate, mais quand je vous dis que je n’ai rien compris, ce n’est pas un aimable euphémisme : j’ai strictement rien pigé, rien bité, rien entravé ! »

Il s’est ensuivi un blanc terrible mais j’ai cru percevoir des soupirs de soulagement tout intérieurs, chacun se disant :

«  Ouf, finalement, j’suis pas si con : y’en a d’autres qu’ont rien capté ! »

Mon dernier billet était sur Van Gogh : quelle coïncidence ! Ce type n’a vendu qu’une seule toile durant toute son existence, et encore pas cher. Il n’a été reconnu et glorifié qu’après sa mort. Comme beaucoup de génies du dix-neuvième siècle, c'est quasiment une constante ; que ce soit en peinture, en sculpture, en musique, en littérature, les grands furent souvent méconnus de leur vivant. Plus grands furent-il pour la postérité, plus incompris furent-ils de leur vivant… A tel point que, dans l’inconscient collectif des élèves du vingtième siècle, c’est devenu une sorte d’image d’Epinal et, en quelque sorte un incontournable :

Si je veux être un jour un grand artiste, il faut absolument que je sois incompris…

Voilà peut-être une part d’explication du discours plus que fumeux de nos artistes contemporains…

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Commentaires
A
Je vais vous faire un aveu : si j'aime écouter ou lire un discours scientifique, je comprends rarement. Que voulez-vous, à peine ai-je commencé que ma pensée bute sur des termes trop techniques, s'égare au milieu de concepts obscurs, reste bloquée devant des théories incontournables qui n'éveillent en moi que le souvenir vague de quelque ancienne lecture tout aussi hermétique, s'empêtre dans les ellipses du raisonnement de l'auteur, piétine, patauge, trébuche, s'éreinte…<br /> Et, pourtant, je m'accroche.<br /> Ce que j'aime, c'est suivre la "grammaire" immanente au discours scientifique, suivre son mode de pensée, que je me dépêche de repérer durant la poignée de secondes où mon esprit obtus peut entr'apercevoir quelque chose. Une fois le brouillard tombé, quand je ne comprends plus, je continue de suivre l'invisible fil qui règle l'agencement de ce collier d'idées–mystères, de pierres précieuses insaisissables, qui guide l'esprit de l'auditeur ou du lecteur -le vrai- et l'amène sans heurt à l'évidence dans un dédale pourtant nouveau pour lui, qui rythme, dose, façonne les passages difficiles et les pauses, les moments de rigueur et les comparaisons faciles…<br /> Alors, dans la forêt vierge des mots, je me délecte à suivre l'explorateur -à la trace, en quelque sorte- pour le plaisir un peu niais de voir non où il va, mais comment.<br /> Et j'ai l'audace de ne pas trouver cela plus sot que de suivre un western !
S
Sacré Jean-Pierre! Je t'imagine très bien prenant la parole au micro!!!<br /> <br /> Pourtant, moi je peux dire que tu es un grand artiste et que tu chantes très bien... Si,si!!!<br /> <br /> T'es sur que tu n'es pas allé au salon des Précieuses ridicules??? <br /> <br /> très grosses bises et à bientôt!<br /> <br /> Shakti
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