Ecrire mais quoi ?

Que de jours sont passés sans rien écrire...

Je n'ai pas eu le temps ou, plus probablement, je n'en ai pas eu envie parce qu'il faut bien le reconnaître, le manque de temps n'est souvent qu'un prétexte pour ne pas avouer une envie en déclin. Novembre a fini par m'envahir d'ombre et de doute : le vieux maléfice n'est pas mort et le sommeil semble préférable à l'activité, bien que je ne m'y sois pas laissé aller avec déraison cette année. Les réveils sont pénibles et les jours glauques.

Peut-être est-il vain au fond d'écrire dans ce carnet puisque sans doute personne ne le lit ou alors si peu ou si vite... Et d'ailleurs, que pourrais-je dire qui pourrait bien intéresser les autres ? Moi-même, je vois bien comment je parcours les blogs, d'un oeil distrait... Quels détails m'arrêtent ? Sans doute ceux qui me font partager un peu de l'intimité de leurs auteurs comme si je regardais par le trou de la serrure. C'est le côté voyeur qui est à l'oeuvre, là comme dans la télé-réalité, ce genre de penchant dont nous ne sommes guère fiers...

Me raconter d'une façon plus intime ? Décrire ma vie de bureau, les réunions insignifiantes et en profiter pour baver sur les gens que je côtoie ? Autopsier mon couple ? S'appesantir sur les déchirements entre nous et les enfants ? J'avoue que je n'en ai guère envie. S'agit-il de pudeur ? Je ne saurai le dire... Mais il est vrai que je ne vais pas écrire tout à fait de la même façon dans un blog qui va être publié sur Internet que dans un journal intime qui va rester sur ma table... Et ce sera encore différent d'un écrit que je rédigerais dans le but d'être édité ultérieurement car alors je me positionnerais sur le terrain de la fiction même si l'on sait bien qu'elle entretient avec la réalité des rapports assez compliqués et ambigus...