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Pierre d'écriture
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6 mars 2005

Le temps

Dans mon dernier billet, il était aussi question du temps, du temps qui fuit, du temps qui coule, du temps qui passe, et c’est ce maudit temps qui plonge l’homme dans la souffrance.

Puisque nous sommes entrés dans "Le printemps des poètes", je vais citer Baudelaire de mémoire car je n’arrive plus à remettre la main sur un bouquin  où retrouver ce texte. Ce n’est pas grave, je le connais par cœur :

« Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps

Qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,

Il faut vous enivrer sans trêve…

Mais de quoi ?

De vin, de poésie, d’amour, d’amour ou de vertu,

A votre guise,

Mais enivrez-vous !

Et si, quelquefois, sur les marches d’un palais,

Dans l’herbe verte d’un fossé,

Dans la solitude morne de votre chambre,

Vous vous réveillez l’ivresse déjà diminuée ou disparue,

Demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge,

A tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui bouge,

Demandez quelle heure il est…

Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge vous répondront ;

Il est l’heure de s’enivrer.

Pour n’être pas les esclaves martyrisés du temps

Enivrez-vous, enivrez-vous sans trêve,

De vin, de poésie, d’amour, d’amour, ou de vertu,

A votre guise. »

Charles Baudelaire s’était contenté de mentionner le vin, la poésie ou la vertu pour échapper à la conscience impitoyable du temps.

Je me suis permis une entorse, une seule : j’ai ajouté « d’amour » et je l’ai répété.

Quoique, en y réfléchissant bien, je ne suis pas si sûr d’avoir bien fait…

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