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Pierre d'écriture
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18 mars 2005

Miniature biblivore

C'est Juliette qui a lancé le sujet cette semaine :

Les livres où l'on se perd et les livres où l'on se trouve...

De la même façon que Juliette, les livres dans lesquels je me suis perdu, en général, c'était ceux imposés par le lycée, et l'exemple le plus flagrant qui me vient à l'esprit c'est "Un amour de Swann" de Proust. Il y a eu aussi "Eugénie Grandet" de Balzac, et puis quelques pièces de théâtre, des grands classiques, ou des poètes qui me sont littéralement sortis par les yeux et les trous de nez à force de commenter par le menu et dans les moindres détails chaque mot, chaque ver, et de supputer pourquoi il a choisi ce mot-là plutôt qu'un autre, pourquoi il a tourné sa phrase comme ça et pas autrement... J'ai toujours trouvé qu'il n'y avait pas plus meurtrier pour tuer l'émotion ! Et souvent pour très, très longtemps... Car, la plupart des fois où, bien des années plus tard, je me suis efforcé de revenir à une oeuvre étudiée au lycée en cours de français, ce fut un véritable fiasco...

Par contre, les bouquins dans lesquels je me suis trouvé, ceux qui ont été réellement fondateurs pour moi, ceux qui m'ont donné envie d'écrire, ceux qui m'ont procuré d'extraordinaires émotions, eh bien, comme par hasard, je les ai découverts tout seul et jamais, au grand jamais, un prof ne m'en a parlé ni au collège ni au lycée...

Le premier auquel je pense, c'est "Des souris et des hommes" de John Steinbeck, ensuite viennent "Germinal" d'Emile Zola, "La gloire de mon père" et "Le château de ma mère" de Marcel Pagnol, "Sur la route" et "Les clochards célestes" de Jack Kérouac, et "L'écume des jours" de Boris Vian...

Tous ceux-là sont réellement, pour moi, des livres fondateurs...

Heureusement que personne ne m'a obligé à les étudier : d'ailleurs, si l'on y songe, quel malheur que d'étudier une oeuvre d'art; l'émotion, ça se vit, ça ne s'étudie pas...

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Commentaires
L
ce matin émission fort interessante sur la manière<br /> de donner aux enfants le goût de la lecture, trouver de nouveaux moyens ludiques et ne plus imposer la lecture d'une oeuvre dite classique mais par une manière détournée leur donner le plaisir et accéder à l'émotion que procure les mots...<br /> j'ai toujours été une boulimique de lecture, je me souviens d'avoir lu fort tard dans la nuit avec la lampe de poche de peur de me faire prendre en flagrant délit de lecture...
W
En te lisant, je trouve une personne qui partage mon avis sur ces oeuvres imposées et décortiquées...<br /> Moi aussi j'ai découvert (seule) d'autres romans, en regardant des livres dans les librairies, en choisissant un titre, un résumé puis un auteur. Moi, je suis fan de Arthuro Perez-Reverte. Du mystère, de la poésie, des sentiments. La totale quoi !
J
Lorsque l'autre jour tu m'avais demandé pourquoi j'avais eu envie de ne plus enseigner, ça en fait partie : plus ma réflexion pédagogique progressait, plus je m'apercevais que, malgré moi, j'allais sans cesse contre mes convictions profondes et l'intérêt réel des élèves, enfin, là encore, les parents d'élèves, l'institution et la plupart de collègues n'avaient pas la même définition que moi de "l'intérêt réel des élèves"...<br /> Jean-Pierre
S
Oui, elle se vit, comme toi, j'ai lu est relu des souris et des hommes, à l'est d'eden; d'autres auteurs aussi m'ont fait vibrer,: les soeurs Brontë...Des poètes. Plus tard Stendhal; en fait aucune oeuvre étudiée au lycée mais uniquement celles que j'ai découvertes par moi même. Pourtant que fait on à l'école et ce dès le primaire: présenter voire imposer des oeuvres. J'espère qu'à défaut d'aimer ces livres par réaction,ces enfants iront chercher eux mêmes leurs propres romans... C'est un tel plaisir de lire! <br /> Shakti
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