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Pierre d'écriture
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12 février 2006

Trombone fatigué

Ce texte complètement loufoque, je l'ai écrit pour coïtus impromptus, dont le thème, cette semaine, était :

Trombone fatigué...

Attention ! Vous ne vous méfiez pas assez de choses qui peuvent paraître anodines au premier abord et pourtant…
Tenez : vous voulez attacher ensemble deux feuilles volantes et, sans prêter réellement attention à ce que vous faites, vous prenez le premier trombone qui se présente dans la petite boîte rouge, ouverte sans doute depuis longtemps, traînant dans un coin de votre tiroir de bureau poussiéreux, probablement depuis des lustres…
Vous agrafez les deux feuilles, en pensant à autre chose, et vous les abandonnez à leur sort. Eh oui, sans le moindre remord… Or, que peut-il se passer ?

Eh bien, il se pourrait fort que le trombone que vous avez utilisé soit un trombone fatigué !

Et dans ce cas, les conséquences peuvent être graves, sinon désastreuses : sans faire preuve de catastrophisme aucun, si le trombone fatigué rend l’âme brusquement, les deux feuilles oubliées redeviennent volantes. Et que fait une feuille qui vient de redevenir volante ? Elle prend son envol, bien sûr ! Vous me direz : et alors ? La belle affaire ! Elle va virevolter dans un courant d’air et elle retombera bien à un moment ou un autre ! Là, je vous arrête tout de suite : si c’est effectivement ce qui se produit la plupart du temps, il y a un risque non négligeable pour que la feuille, ivre de sa liberté retrouvée, profite d’une fenêtre ou d’une porte entrouverte pour se glisser à l’extérieur. Et là, dehors, qu’est ce qui l’empêche de prendre de l’altitude et d’entamer une longue migration ? Rien, absolument rien n’empêchera votre feuille volante de rejoindre une troupe de cygnes sauvages en route pour l’Afrique… Et en ces temps de grippe aviaire, je vous laisse imaginer les conséquences de votre négligence…

Donc, ne vous autorisez absolument aucun manquement à cette règle élémentaire : éliminez impitoyablement les trombones fatigués !

Comment les reconnaître ? C’est très simple, si vous êtes un tant soit peu attentif : la mine du trombone au sortir de la boîte vous en dira déjà très long ; un éclat un peu terne ? Une piqûre de rouille ? Un alignement des branches douteux ? Ne prenez aucun risque ! Eliminez les trombones qui ne vous paraissent pas au meilleur de leur forme ! Faites attention à la date de péremption que tout fabricant sérieux indique sur l’emballage. Stockez les boîtes dans un endroit frais et non humide, bien aéré. Et surtout, surtout, évitez de jouer aux maracas avec votre boîte de trombones ! Les petits pensionnaires n’apprécient pas du tout ce genre de puérilité que votre patron désapprouve également d’ailleurs, ce qui sera bon pour votre avancement : ainsi, vous ferez d’une pierre deux coups !

Foutez la paix aux canards sauvages mais faites la chasse aux trombones fatigués !

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