La tentation de Sarah
Cette fois-ci, pour les Impromptus littéraires, j'ai eu beaucoup de mal...
La tentation de Sarah... J'ai bien cru que j'allais jeter l'éponge, renoncer cette semaine et attendre le thème de la semaine prochaine en espérant qu'il me parle un peu plus... Les images qui défilaient dans ma tête étaient confuses : pour les histoires bibliques, je n'ai jamais été très fort. Surtout, et à mon gran dam, d'ailleurs, Je n'ai jamais été capable de les retenir. Du coup, j'ai essayé d'imaginer une Sarah contemporaine, mais rien ne me venait. Par contre, des bribes d'une chanson de Moustaki que j'aimais bien chanter me revenaient en mémoire.
Ce matin, j'ai compris que c'était à cause de cette chanson que j'étais incapable d'imaginer quoi que ce soit d'autre. Parce que le fil à dévider était là : l'histoire devait se passer à Nazareth, en Galilée, et la scène devait être écrasée de soleil...
Sarah regardait Joseph en train de raboter une planche d’olivier. Elle admirait ses mains si fortes et si précises, ses bras si puissants. Il ne savait pas qu’elle était là, derrière lui à l’observer, au seuil de l’atelier. Elle s’était approchée sans un souffle : elle aimait rester ainsi. S’il se retournait, elle prétexterait simplement qu’elle était envoyée par son père pour la commande d’un manche de pioche. Mais tellement à son ouvrage, il ne se retournait guère. Lorsqu’il reposait quelques instants le rabot pour caresser la planche, elle se plaisait à imaginer que ce n’étaient pas les veines du bois qu’il sentait sous sa paume brune mais son ventre, à elle, ses cuisses, sa gorge…
Pourquoi donc, Grand Dieu, avait-il choisi Marie ?